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De la démocratie en Amérique, tome 2, by Alexis de Tocqueville
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Détails sur le produit
Poche: 480 pages
Editeur : Gallimard (1 janvier 1986)
Collection : Folio Histoire
Langue : Français
ISBN-10: 2070323641
ISBN-13: 978-2070323647
Dimensions du produit:
11,2 x 2,5 x 17,5 cm
Moyenne des commentaires client :
4.5 étoiles sur 5
15 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
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Tocqueville est un génie absolu. Il possède une finesse d'observation et d'analyse immenses. Très en avance sur son temps, il prédit la guerre froide, les rancoeurs laissées par l'esclavage dans le Sud, l'obsession de la sécurité, et les risques encourus par la démocratie sur le long terme. Allez, on pourra bien trouver quelques éléments où il s'est trompé, mais sur l'ensemble, quel génie ! J'ai lu cet ouvrage tout en habitant dans le Massachusetts, l'observation quotidienne, la comparaison avec ce que disait Tocqueville étaient effroyablement fascinantes. A lire pour mener une réflexion de fond sur les fondements de la démocratie et pour prendreconscience des héritages aristocratiques de la France.
La démocratie construite sur la commune qui va d'en bas vers le haut. Le maire n'est là que pour veiller à la bonne exécution des décisions du conseil municipal.De nos jours les maires, comme les présidents ont tendance à confisquer le pouvoir et prendre des libertés par rempart aux électeurs.De revenir aux sources de la démocratie, fondement de la culture hellénique, est d'un rare enrichissement. A lire absolument.
Ouvrage fondamental qui devrait être davantage enseigné à l'école. Alors que le tome I traite surtout du droit et de la politique au Etats-Unis, le tome II est surtout une analyse sociologique, historique et de psychologie sociale. Une analyse de la démocratie qui est plus que jamais d'actualité.
bon, ça fait parti des livres qu'il faut avoir lu, même si ce que je connais déjà de ce grand libéral ne m'incite pas à faire parti des églises qui chantent ses louanges. Livré rapidement
belle édition de poche et œuvre complète
Je me contenterai de citer cet extrait d'une grande actualité:"On dirait que les souverains de notre temps ne cherchent qu'à faire avec les hommes des choses grandes. Je voudrais qu'ils songeassent un peu plus à faire de grands hommes ; qu'ils attachassent moins de prix à l'oeuvre et plus à l'ouvrier, et qu'ils se souvinssent sans cesse qu'une nation ne peut rester lontemps forte quand chaque homme y est individuellement faible, et qu'on n'a pas encore trouvé de formes sociales ni de combinaisons politiques qui puissent faire un peuple énergique en le composant de citoyens pusillanimes et mous."Des grands hommes, voilà ce dont nous manquons cruellement aujourd'hui, alors que tout le système tend à fabriquer des "citoyens pusillanimes et mous"Oui, un livre d'une grande actualité!
Alexis de Tocqueville (1805-1859) s'il est piètre historien (son histoire de la Révolution française est un raté) est en revanche un fin sociologue. Il nous le démontre avec bonheur, intelligence, force de caractère dans le premier tome de la démocratie en Amérique.En 1831, Tocqueville se rend aux Etats-Unis. Il passera le plus longuement dans les Etats du Nord, réalisant un passage éclair dans le Sud.Passionné de l'histoire américaine, celle précisément exprimée dans le 20° siècle (premier guerre mondiale, isolationnisme d'entre-deux guerres, seconde guerre mondiale, guerre froide, ...) de ces mythes véhiculés dans le genre cinématographique western, il me tardait de lire Tocqueville.J'ai précédemment commenté le premier tome De la démocratie en Amérique (Tome 1): Les grands thèmes. Le second se propose d'étudier les effets du principe d'égalité dans une société qui s'advient dans la démocratie. Les barrières sociales imposées par l'ordre aristocratique ayant été remise en question, jusqu'à disparaître en France, sous la Monarchie de Juillet, Tocqueville projette son enseignement du fonctionnement sociétal nord-américain sur ce qui pourrait donc devenir en France.Les analyse sont pointues, méticuleusement menées.Si le mérite des affaires permet l'accession aux plus hautes sphères de personnes qui ne se distinguent nullement par la culture, la richesse, la naissance, alors l'ordre social est bouleversé. Sans parler de révolution, il est fondamentalement déstabilisé. Qui en outre accède au faîte de la gloire peut le lendemain tomber en disgrâce de fortune. La société américaine étudiée par Tocqueville se prêtait à ces conquêtes perpétuelles, toujours vibrionnantes, animées d'un soif d'industrie, de conquête, de négociation de contrats."Pourquoi donc le premier [le maître]a-t-il le droit de commander et qu'est-ce qui force le second [le serviteur] à obéir ? L'accord momentané et libre de leurs deux volontés. Naturellement ils ne sont point inférieurs l'un à l'autre, ils ne le deviennent momentanément que par l'effet du contrat. Dans les limites de ce contrat, l'un est serviteur et l'autre le maître; en dehors, ce sont deux citoyens, deux hommes." (p.252)La société égalitaire est une société marchande régie par des principes éthiques hérités, en Amérique du Nord, des pères fondateurs puritains. La dissociation éthique et affaires est d'autant mieux acceptée qu'elle est vécue, sans être questionnée dans ses fondements ainsi devenus naturels dans la durée. L'ordre moral sévit à la lettre. L'éducation des jeunes filles y pourvoit tout particulièrement, qui surprit par leur maturité et vigueur l'auteur français, étant égale à celle des hommes (nous sommes au XIX° siècle - Tocqueville complimente la gente féminine). L'égalité ne signifie pas l'indistinction des droits et qualités, mais celle de l'accès à l'épanouissement de chacune des natures féminine et masculine. Pas de confusion au nom d'une égalité qui réduirait l'Homme à un plus petit dénominateur commun, de fait "pulsionnel" (déduction personnelle). Tocqueville est visionnaire. Cependant, n'imaginant pas les évolutions de la société démocratiques, il ne put concevoir que des castes, se constituant, voudraient protéger leurs statuts, revenant sur les fondements de la démocratie : l'oligarchie. La France, les Etats-Unis et de très nombreuses sociétés démocratiques (l'Union Européenne) le démontre. Une oligarchie se cramponne au pouvoir, niant les principes égalitaires (cf. "l'équité" chère à ce tartuffe de A. Minc), passant outre l'expression démocratique populaire (cf. le Traité de Lisbonne admis par plus de 92% des élus de la Nation française en 2008 alors qu'il fut massivement rejeté en 2005 par référendum. L'oligarchie crée une aristocratie sans culture, sans passé, sans référent.Le chapitre "Faiblesse et force des armées" m'a convaincu de la pertinence de l'auteur. Une armée conduite par des aristocrates sera plus rapidement opérationnelle qu'une armée démocratique. "Ainsi non seulement une longue paix remplit de vieux officiers les armées démocratiques, mais elle donne souvent des instincts de vieillards à ceux mêmes qui y sont encore dans la vigueur de l'âge. (...) Je pense donc qu'un peuple démocratique qui entreprend une guerre après une longue paix risque beaucoup plus qu'un autre d'être vaincu; mais il ne doit pas se laisser aisément abattre par les revers, car les chances de son armée s'accroissent par la durée même de la guerre.Lorsque la guerre, en se prolongeant, a enfin arraché tous les citoyens à leurs travaux paisibles et fait échouer leurs petites entreprises, il arrive que les mêmes passions qui leur faisaient attacher tant de prix à la paix se tournent vers les armes. La guerre, après avoir détruit toutes les industries, devient elle-même la grande et unique industrie, et c'est vers elle seule que se dirigent alors de toutes parts les ardents et ambitieux désirs que l'égalité a fait naître. C'est pourquoi ces mêmes nations démocratiques qu'on a tant de peine à entraîner sur les champs de bataille y font quelquefois des choses prodigieuses, quand on est enfin parvenu à leur mettre les armes à la main. (...) Un peuple aristocratique qui, luttant contre une nation démocratique, ne réussit pas à la ruiner dès les premières campagnes risque toujours beaucoup d'être vaincu par elle. " (p. 378-381)Les démonstrations se réalisèrent pour les première et seconde guerres mondiales. Ce que Tocqueville n'écrit pas, l'historien royaliste Jacques Bainville le prolongera dans La guerre démocratique - journal personnel 1914 - 1915. La guerre démocratique est totale car n'opposant plus deux armées, mais deux peuples. Elle est radicale jusqu'à l'extinction de l'Autre.Je terminerai ma fiche de lecture par un aperçu d'un chapitre particulièrement pertinent et actuel "Pourquoi les Américains ont si peu de susceptibilité dans leur pays et se montrent si susceptibles dans le nôtre". La doctrine du "punishment" est prégnante dans la société américaine."Les Américains ont un tempérament vindicatif comme tous les peuples sérieux et réfléchis. Ils n'oublient presque jamais une offense; mais il n'est point facile de les offenser, et leur ressentiment est aussi lent à s'allumer qu'à s'éteindre. (...) L'Américain sort de son pays le coeur gonflé d'orgueil. Il arrive en Europe et s'aperçoit d'abord qu'on ne s'y préoccupe pas autant qu'il se l'imaginait des Etats-unis et du grand peuple qui les habite. Ceci commence à l'émouvoir. Il a entendu dire que les conditions ne sont point égales dans notre hémisphère. Il s'aperçoit, en effet, que, parmi les nations de l'Europe, la trace des rangs n'est pas entièrement effacée; que la richesse et la naissance y conservent des privilèges incertains qu'il lui est aussi difficile de méconnaître que de définir. Ce spectacle le surprend et l'inquiète, parce qu'il est entièrement nouveau pour lui; rien de ce qu'il a vu dans son pays ne l'aide à le comprendre. Il ignore donc profondément quelle place il convient d'occuper dans cette hiérarchie à moitié détruite, parmi ces classes qui sont assez distinctes pour se haïr et se mépriser, et assez rapprochées pour qu'il soit toujours prêt à les confondre. Il craint de se poser trop haut, et surtout d'être rangé trop bas: ce double péril tient constamment son esprit à la gêne et embarrasse sans cesse ses actions comme ses discours." (p.241-242)
La Démocratie en Amérique est une oeuvre géniale. En 1835, alors que la France était encore agitée, pour encore bien des années, par d'interminables luttes politiques, Tocqueville démontrait à tous que la démocratie n'était pas un accident de l'histoire mais le fruit inéluctable de l'égalisation des conditions. Il convenait alors d'étudier non pas la mesure dans laquelle la démocratie devait ou non être acceptée, mais bien la manière dont il fallait traiter ses débordements et vices propres. L'oeuvre se divise en deux parties: la première est une analyse du système politique et des institutions américaines, modèle d'une démocratie à l'état pur ( c'est-à -dire où l'égalité des conditions était réalisée depuis l'origine) ; le second resaisit les influences profondes de la démocratie sur les idées, les sentiments et les moeurs de l'homme démocratique pour déboucher sur le constat d'un danger propre à l'état démocratique: le risque de désintérêt des citoyens pour la vie publique et la confiscation par l'état centralisé de l'exercice effectif de leur liberté. L'ensemble est hors de pair: Tocqueville est un sociologue, un philosophe et un moraliste de génie. N'hésitez pas et lisez ou relisez ce chef-d'oeuvre de lucidité et d'analyse.
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